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Albator le pirate de l'espace, une critique de notre société

Un monde désenchanté:

Captain Harlock, plus connu dans nos contrées sous le nom de " Albator ", est né de l'imagination fertile de son créateur, Leiji Matsumoto. Véritable personnage charismatique, il connaît de multiples aventures sous des noms divers avant d'aboutir à sa forme définitive, celle d'un pirate de l'espace, en 1977, avec l'édition du manga Uchû Kaizoku Captain Harlock (Captain Harlock, le pirate de l'espace). Ce manga donnera lieu en 1978 à une adaptation télévisuelle du même nom, connue chez nous sous le nom de Albator 78.

Dans cette œuvre, Leiji Matsumoto nous dépeint un monde matérialiste et corrompu dans lequel règne une oisiveté subversive. Malgré l'épuisement des ressources de la planète, l'humanité abrutie par les médias de masse et la société de consommation se complait de son sort. Les véritables hommes ; ceux qui n'ont pas voulu se faire happer par un système où l'être humain est condamné à vivre tel un légume, ont rejoint la mer de l'espace. Ils vivent dorénavant comme des parias rejetés par un gouvernement terrien qui les a condamné à mort et c'est à ce seul prix qu'ils conservent leur liberté.

Alors que la menace d'une invasion extra-terrestre imminente devient plus que probable, l'apathie des dirigeants laisse présager le pire. Quelques savants qui ont mis en exergue la réalité de cette invasion tentent d'avertir les populations mais ils sont tous mystérieusement assassinés. Face à la gravité de la situation, les seuls à réagir sont les pirates de l'espace, Albator à leur tête et tandis qu'une mystérieuse sphère noire porteuse de symboles inconnus s'écrase sur la mégalopole, les terriens, trop abrutis par l'abêtisseur mondiovisuel, ne sont plus capable de faire face à l'adversité.



Albator, Pirate ou idéaliste ?

Les aventures du Captain Harlock font directement référence au monde des pirates. On retrouve tous les symboles et leitmotivs propre à cet univers et notamment la bannière à tête de mort, le design de l'Arcadia qui rappelle celui des galions d'autrefois, l'arraisonnement de vaisseaux de commerce ou bien encore tout simplement la recherche de liberté… Cependant, on constate que l'accumulation de métaux précieux qui fait également partie des aspects récurrents de cet univers n'est pas repris par Leiji Matsumoto, et cela bien que le chryso-édonisme (fait d'accumuler des richesses) ait marqué l'histoire de la piraterie.

En effet, en prenant à l'abordage des vaisseaux cargos, la motivation première d'Harlock et de son équipage est avant tout de faire bouger des hommes ancrés dans un système pervers de consommation en les privant des produits qu'ils se procurent oisivement par le biais des machines.

Le soulèvement du pirate balafré s'appuie sur de fortes valeurs morales. Le commandement anarchique de son vaisseau est d'ailleurs révélateur de ses propres idéaux. Il n'existe aucune contrainte à bord de l'Arcadia ; chaque membre de l'équipage est libre de faire ce qu'il souhaite. Pour autant, Harlock sait qu'il peut compter sur chacun de ses hommes dès lors qu'un danger se présente. Ce mode de fonctionnement totalement utopique s'appuie sur de fortes valeurs humaines et prend le contre-pied de notre société individualiste dans laquelle on ne peut compter que sur soi. Par ailleurs, l'équipage est uni par des liens complexes très forts; l'Arcadia lui-même, habité par l'esprit de Tochirô, est considéré par les Mazones (Sylvidres en français) comme un membre de cet équipage. Cette amitié puissante et intemporelle qui survit par delà la mort pour accompagner Harlock dans son combat confère à l'Arcadia son invulnérabilité face à la menace sylvidre. Les liens et histoires de chacun jouent un rôle implicite important au sein du vaisseau et le dévouement à la cause de leur capitaine mais aussi à l'homme de principe qu'il est renforce leur unité.

Harlock est un idéaliste exilé en dehors d'un système corrompu. Les actes de piraterie qu'il mène avec son équipage ne sont que de multiples tentatives pour amener les terriens à penser et vivre autrement et bien qu'ils aient été condamnés à mort par leurs frères de patrie, ils n'en restent pas moins les seuls représentants de cette même patrie à risquer leur vie pour la défendre contre l'invasion mazone.



Les Mazones, une invasion légitime ?

D'après les premières constatations des scientifiques et du professeur Daiba, les mazones lanceraient leur offensive du fin fond de l'univers. Cependant de nombreux faisceaux de preuves tendent à démontrer que la présence sylvidre sur Terre est antérieure à celle de l'humanité. Au fur et à mesure des évènements, Harlock constate que les Mazones ont laissé d'évidents signes de leurs passages tels que les tracés de Nazca, les pyramides égyptiennes ou les légendes de Mû et de l'Atlantide. Contrairement à l'homme, les sylvidres ont vécu sur la planète bleue en parfaite harmonie avec la nature. D'espèce végétale, elles ont préservé leur biosphère tout en favorisant la pollinisation de leur environnement. Pour une raison indéterminée, elles ont quittées le système solaire, laissant la place au développement de l'humanité qui semble elle-même devoir son existence à la présence des Mazones. Ainsi l'invasion programmée par la reine Lafresha (Sylvidra) est une invasion légitime. Les Sylvidres ne font que retourner vers leur berceau natal en cherchant à l'éradiquer d'une menace créée de leur propres mains et qui a proliféré jusqu'à épuiser les ressources de la planète, jadis recouverte de verdure et d'océans. Les êtres humains, égoïstes et égocentristes, en ne préservant pas leur écosystème, sont les seuls responsables de cette lutte qui s'engage pour déterminer laquelle de ces deux civilisations est la plus légitime à vivre sur Terre.



Leiji Matsumoto : Un visionnaire

Leiji Matsumoto nous offre au travers de cette œuvre une critique de notre propre société transposée dans un monde à la fois imaginaire mais très proche de notre réalité sur des sujets forts tels que l'individualisme, la sauvegarde de la planète, la déshumanisation des rapports sociaux ou encore la transformation notre société en une structure sociale de pure consommation qui enferme les hommes dans un bonheur matériel et artificiel. Cet avertissement de l'auteur sur notre futur, illustré par la vision d'un monde individualiste et consumériste, est aujourd'hui plus que jamais d'actualité. De quoi serait fait demain ? Telle est la question que chacun d'entre nous est invité à se poser au travers des aventures du Captain Harlock.

La mondialisation, l'épuisement des ressources énergétiques fossiles, le déboisement massif des grandes forêts sont autant de sujets ayant trait à la vision insupportable du monde dépeint par Leiji Matsumoto, un monde où même les océans ont disparu de la surface du globe. Nous savons par expérience que la réalité rejoint souvent la science-fiction mais nul destin n'est écrit dans la pierre. L'auteur nous exhorte ainsi à changer nos attitudes pour un futur meilleur. Un combat pour notre propre sauvegarde. Harlock nous donne l'exemple, à chacun d'entre nous de décider le suivre.










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